LA RESPIRATION

Respiration – Émotion

La respiration est la seule fonction vitale dépendante du système neuro-végétatif que l’homme puisse maîtriser. Participant à la régulation du système nerveux, de la circulation sanguine, la fonction respiratoire est bien entendu capitale d’un point de vue physiologique. 
D’un point de vue psychologique, la relation entre respiration et état émotionnel n’est plus à prouver. Mais, dans le cadre de la gestion émotionnelle, l’important est de constater que cette relation est bilatérale : 

émotion et respiration

La vie psychique influe sur la respiration .......................La respiration influe sur la vie psychique.             

Fonction respiratoire
diaphragmePour respirer, il faut des muscles. Le diaphragme est le muscle le plus important de la fonction respiratoire. Dans une respiration libérée, le diaphragme s’abaisse à l’inspiration et monte à l’expiration. Il assure une respiration ample et abdominale. 
Dans les respirations superficielles, irrégulières, arythmiques, le diaphragme est souvent bloqué. Des tensions musculaires contrarient la liberté du souffle, ce qui impose à l’individu un surcroît d’effort. En lui redonnant sa mobilité, on accroît la ventilation pulmonaire, on masse le plexus solaire, on tonifie la région abdominale.

La vie respiratoire
La respiration abdominale est celle du bébé et du jeune enfant avant apprentissage, celle des dormeurs profonds et des animaux. 
L'éducation ("Tiens-toi droit!", "rentre ton ventre"), la vie sociale modifient la respiration naturelle et profonde : elle devient thoracique et superficielle. 
Une respiration libre, calme et diaphragmatique assure un meilleur équilibre émotionnel.  
Complète, elle procure une relaxation profonde et tonifie l’organisme.
 En respirant amplement, on détend les muscles intercostaux et on libère la cage thoracique, crispations souvent liées à la peur, la timidité, la rigidité morale, … 
Une respiration complète, équilibrée et stable (enracinement), permet la prise de conscience de l’individu dans sa globalité. 

Respiration et enracinement
Se relaxer debout est une chose étrange, mais essentielle car adaptée au réel. Quand il y a difficulté, tension, mal-être, c’est en relation avec soi, les autres ou le monde. La position première est alors la station debout. Difficile position, lieu d’un dilemme entre exigences extérieures et ressentis intérieurs : être présent à soi et au monde. Position juste que l’enfant possède, installé dans son centre de gravité mais pervertie par les enjeux de nos exigences, celles des autres ou du monde qui nous entoure. 
Ainsi déséquilibré, la confiance ne vient plus pour l’homme de ce qu’il est, corporellement et réellement, mais de ce qu’il pense, de ce qu’il sait ou de ce qu’il est pour les autres. Déséquilibre provoquant tensions, insécurité, rapports conflictuels, …
Se recentrer, c’est se retrouver pleinement : homme debout, responsable, libéré, en pleine confiance, installé autant en lui-même que dans le monde qui l’entoure, ressentant un juste équilibre entre être et paraître, entre présence à soi et au monde. 

Le hara 
 Il s’agit du centre de gravité originel, expérimenté par l’enfant qui se tient debout, le bas-ventre. Naturel, ce centre a été expérimenté et vécu par tous. Là encore, il ne s’agit pas d’une construction de l’esprit ou d’une démarche artificielle mais d’un retour à la source.  
Retrouver ce hara, l’intégrer, le faire sien, c’est se donner une base de lancement, un lieu essentiel d’épanouissement de l’être tout entier, une assise franche et solide au devenir de l’être. 

Illustration : Centre de gravité bas, respiration ventrale, jambes légèrement pliées ne gardant que les tensions nécessaires, pieds bien en appui sur le sol, assise du bassin.  

Les apports des techniques psycho-corporelles

Relaxation 

-Prendre conscience des tensions, apprendre à les réguler. Ceci entraîne une meilleure connaissance de soi, des différents états que l’on peut traverser ou vivre, nourrit détente, conscience de soi et confiance.

- Réhabiliter certaines parties du corps oubliées ou muettes et ainsi favoriser le dosage des dépenses d’énergie et des tensions qui en naissent, équilibrant l'individu dans ses sensations.

- Se sentir bien dans sa peau, équilibré, ce qui favorisera une juste attitude face aux éléments perturbateurs. Par voie de conséquence, renforcement de la personnalité, de la confiance en soi…

- Développement des capacités d’éveil. « S’éveiller à », c’est porter son attention sur un phénomène nouveau. En relaxation, l’attention est portée sur le corps. Habituellement, on ne porte attention à son corps qu’en cas de plaisir intense ou, plus fréquemment lorsqu’il souffre, se manifeste de manière négative. On « pose » son attention, on découvre pour la simple découverte, pleinement. Il ne s’agit pas d’une attention instinctive ou spontanée, mais d’une expérience vécue en pleine conscience, être complètement présent à ce qui se produit, mais sans tension ou volontarisme. Etre là tout simplement.  

Travail respiratoire

- La respiration a une fonction régulatrice de la part émotionnelle de l’anxiété, prépondérante. 

- Respirer consciemment, c’est libérer les tensions internes, oxygéner le cerveau, le corps. 

- En respirant « ventralement » on réhabilite la part instinctive du corps, oubliée. 

- Quitter le rythme extérieur pour être attentif à son rythme intérieur : la respiration est un formidable  outil de lâcher-prise. 

- Maîtriser les enjeux émotionnels de la vie en relation (prise de parole, enracinement, confiance en soi).  
  
 

Sophrologie

- D’un point de vue physiologique, l’individu apprend à détecter, reconnaître et anticiper les réactions organiques qui accompagnent l'anxiété et ainsi à les dissoudre avant qu'elles n'atteignent leur paroxysme. 
La relaxation dynamique apporte les sensations nécessaires à cette maîtrise. Le schéma corporel vécu dans sa globalité, sa connaissance et celle de la relaxation permettent de soulager les parties du corps qui supportaient à elles seules toutes les tensions. 

- L’état alpha, état de détente est obtenu de plus en plus aisément et de plus en plus rapidement jusqu’à un effet quasi-instantané. Il permet à l’individu au cours de la journée, d’expulser les tensions, de recharger ses forces et ses défenses. 

- La sophrologie en développant les potentiels de l’être humain, ces capacités de calme, de sérénité,  de confiance en lui, de maîtrise de son corps, développe l’individu mais aussi, en inter-relation, modifie la manière dont il est perçu par les autres. 

Au delà d'une réducation musculaire ou respiratoire, les rapports de l’individu avec le monde sont recadrés, mais aussi ceux du monde avec l’individu.