Spiritualité et réalisation de soi



De plus en plus de femmes et d'hommes, à la suite d'une rencontre, d'une lecture, d'un événement déclencheur qui va remettre en cause leurs choix de vie, bousculer leurs croyances ou déstabiliser leurs engagements vont s'ouvrir à un travail sur soi. Travail de découverte (de ses possibles) et travail de réconciliation, d'unification et peut être aussi d'ex
pansion de soi.

Ce travail peut prendre la direction d'une recherche de mieux être (psychothérapie, formations aux relations humaines) ou celle d'un approfondissement ou d'un élargissement spirituel (recherche d'une voie, d'un guide, d'un enseignement). Beaucoup vont ainsi découvrir (redécouvrir) la nécessité de donner du sens à leur existence, le besoin de se relier à une dimension qui les transcende. Certains peuvent ainsi entendre qu'ils sont (peut être) des êtres spirituels de passage sur terre, des âmes faisant une expérience humaine, d'autres qu'ils peuvent se réconcilier avec une dimension divine qui était chez eux en sommeil, qu'ils avaient négligée ou rejetée.

Le support déclencheur d'une telle démarche, sera la plupart du temps lié à un incident, à un événement qui provoque une crise, qui déstabilise ou bouleverse une quiétude, un équilibre acquis. Il peut s'agir de l'irruption d'une maladie, d'une rupture conjugale, de la perte d'un être proche, d'un accident, ou plus simplement d'une lecture ou d'une rencontre structurante avec une personne perçue comme porteuse de sagesse ou d'enseignement. Ce sera l'impact de cet événement qui va s'inscrire comme une expérience intime d'éveil, jouer le rôle de révélateur pour pousser à entreprendre une démarche de travail sur soi qui peut se limiter à la dimension psychologique et relationnelle ou s'orienter et se diriger vers une dimension plus spirituelle. Cette dernière dimension pouvant s'ouvrir et se vivre au delà d'une sensibilisation et d'une initiation à la possibilité d'un engagement plus durable, englobant toutes les activités de vie.

Les démarches fondées sur un travail sur soi, ont au départ des motivations multiples et propres à chacun (dépassement d'un mal être, aspiration à un meilleur équilibre de vie, renoncement à des activités autour du faire pour retrouver un peu plus d'être) tout cela pouvant entraîner une remise en cause des choix concernant la vie intime, sociale ou professionnelle, susciter le dépassement d'une difficulté relationnelle perçue comme invalidante ou paralysante, provoquer la prise de conscience d'attitudes compensatoires et aliénantes autour d'un manque, d'une mauvaise utilisation de ses ressources, faire prendre conscience des conduites d'auto-sabotage, inviter à sortir d'une dépendance, d'une addiction. Cela peut aussi donner accès à une reconnaissance plus intime du divin qu'il y a en chacun, à la réconciliation avec une croyance religieuse (qui serait alors vécue comme un choix plus conscient) et permettre un engagement à la fois plus direct et plus profond.

Trois grandes pistes s'offrent aujourd'hui à ces personnes en recherche d'un plus pour elles mêmes. 
• Entreprendre une démarche de type psychothérapeutique (nettoyage de la tuyauterie relationnelle liée au passé, réactualisation des liens significatifs, confrontation avec des blessures passées, des situations inachevées, renoncement à des auto sabotages ou à des comportements auto punitifs etc…) 
• Envisager un travail de sensibilisation et de formation aux relations humaines (sans avoir besoin d'un prétexte professionnel), pour mieux se définir, se respecter, se responsabiliser, avoir des communications plus vivantes et créatives non seulement avec soi mais avec les autres. 
• Ouverture et engagement de re-centration vers une démarche spirituelle qui prendra en compte les aspirations pour aller vers plus de transcendance.

Mais quelque soit l'orientation prise, il ne me semble pas possible de choisir une démarche en faisant l'économie des autres. C'est ce qui expliquera l'appauvrissement égocentrique ou l'impasse narcissique de certaines démarches et la confusion ou l'hémorragie relationnelle d'autre.

Bien sûr chacune de ses démarches n'est pas aussi cloisonnée qu'on pourrait l'imaginer. Si nous acceptons d'entendre que les 5 points cardinaux relationnel de tout être humain sont d'une part en direction du passé (enfance, famille), du présent (actualité et vécu immédiat), du futur (projection dans l'avenir) et d'autre part vers l'intérieur (relation à soi) et au-dessus (relation au divin), nous allons voir qu'il y a beaucoup de points de passage et d'accord entre chacun de ces ancrages pour donner cohérence et unité à toute personne en recherche. 
1- Ancrage au passé (relations significatives en amont de sa vie avec ses ascendants et les personnages significatifs de l'enfance, de son histoire familiale et impact des situations inachevées. 
2- Ancrage au présent : (relations amicales, amoureuses, conjugales, professionnelles, sociales au quotidien avec leur lot de satisfactions et d'insatisfactions, d'errances et de confirmation)
3- Ancrage au futur (relations aux enfants, engagements de vie familiaux, sociaux, professionnels) et notre participation au devenir de l'humanité. 
4- Ancrage à soi-même avec la femme ou l'homme que nous sommes devenus (relations à soi même, dépassement des auto sabotages, des conduites répétitives, estime et amour de soi, doutes, non confiance… 
5- Ancrage au divin (reliance ou accord avec une entité perçue comme divine, ou avec un enseignement, ou avec une personne choisie comme maître, guide…)

Pour ma part je ne peux dissocier travail sur soi (dans une direction prioritaire à un moment donné) et recherche spirituelle débouchant sur une meilleure acceptation et une réconciliation avec le divin qui est en chacun. Que l'on place le divin au -dessus ou en chacun de nous, il est important de pouvoir le reconnaître, le respecter et mieux l'intégrer dans sa vie.

Jacques Salomé est l'auteur de Vivre avec soi (Ed. de l'Homme) Et si nous inventions notre vie (Ed. du Relié) Le courage d'être soi. (Pocket) Site : [->www.j-salome.com]
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J.Salomé