confiance LA CONFIANCE EN SOI  


Qu’est-ce que la confiance en soi ?

C’est un SENTIMENT.

C’est le sentiment d’avoir une valeur à ses yeux et aux yeux des autres. Elle est donc liée au SENTIMENT D’EXISTER et au  SENTIMENT DE CAPACITÉ (se sentir être capable de réaliser les choses, même si elles sont nouvelles, encore inconnues). 

La confiance en soi est à la BASE DE TOUTE RELATION (relation à soi, relation à l’autre, relation aux autres, relation au monde). 

Comme tout sentiment, la confiance en soi n’est pas une donnée acquise une fois pour toutes. C’est un chantier en perpétuelle évolution sur lequel nous devons travailler en permanence. C’est pour cela que dans nos techniques sophrologiques caycédiennes, nous activons toujours ce sentiment avant de terminer notre séance avec nos patients ou avant de terminer notre entraînement personnel. 



Avoir confiance en soi, c’est se sentir pouvoir réaliser des choses avec liberté, sécurité et sérénité dans la conviction d’être digne, grand et responsable.

"Responsable", non pas au sens juridique du terme ni à son sens courant, mais au sens phénoménologique(qui veut dire auteur, acteur, sujet, agent du phénomène, car c’est par une visée intentionnelle et une mise en état contemplatif que nous pouvons être auteur et spectateur de l’apparaître du phénomène, et ce non pas grâce à un pouvoir ou une force occultes intérieurs ou extérieurs, ni grâce à un quelconque procédé magique, ni même grâce à un don parapsychologique ou autre, mais tout bonnement parce que nous possédons une conscience, et une conscience sur laquelle nous pouvons compter, une conscience fiable

pour avoir eu l’occasion lors de nos entraînements sophrologiques de l’avoir découverte puis conquise et qui nous a ainsi transformé en être responsable et confiant). "Responsable", au sens où même si nous ne pouvons rien modifier aux événements qui nous affectent, nous sommes cependant le maître de manière dont nous les accueillons, et dont nous réagissons vis-à-vis d’eux. Autrement dit, nous ne sommes pas responsables des événements eux-mêmes, nous sommes responsables de la manière dont nous acceptons de les vivre. Et c’est une chance de pouvoir choisir la manière de les vivre avec la couleur désirée (le rose ?).


Avoir confiance en soi est un apprentissage de la vie projetée à l’existence ("la vie vaut la peine d’être vécue", "je le mérite", "j’y arriverai", "je suis capable", "je pense que je réussirai" …). Un apprentissage moteur, en dynamique, permettant d’élaborer et de s’engager dans des projets sans crainte de l’échec. Et un apprentissage permettant de se sentir en sécurité, confortable et en bien-être dans les diverses situations de la vie. Un apprentissage pour être proactif à se faire accepter des autres (sans perdre son identité), pouvoir aller vers les autres avec facilité et sans se sentir vulnérable et à la merci de ces autres (sans se sentir happer par ces autres). Le manque de confiance en soi conduit à l’inhibition, au non faire, au non pouvoir faire des choix, au non pouvoir prendre des décisions et freine la croissance et le développement de sa personne ("Je suis nul", "je ne me sens pas à la hauteur", "je suis un incapable", "je manque d’expérience", "de toutes façons, je n’y arriverai jamais", "me connaissant, je vais encore échoué, c’est certain" …


Ne pas confondre confiance en soi avec estime de soi, la première entraînant l’autre et les deux étant nécessaires pour l’accomplissement de soi. 

La confiance en soi  est un SENTIMENT, avons-nous dit


L’estime de soi  est un JUGEMENT

C’est l’appréciation que nous portons sur nous-mêmes. Pour William JAMES, Psychologue et Philosophe américain, Dr en Médecine, tour à tour Professeur de Physiologie, de Philosophie et de Psychologie à l’Université d’Harward, l’estime de soi est « la conscience de la valeur du moi » (in The principles of psychology, 1890).
 Alors que la confiance en soi est le sentiment d’avoir une valeur, l’estime de soi est une évaluation de notre valeur, une appréciation cognitive.  
L’estime de soi c’est s’apprécier, se respecter, s’accepter tel que l’on est avec ses valeurs et avec l’arrière pensée d’en acquérir d’autres, de continuer à progresser sur le chemin existentiel.  
Cette appréciation, cette évaluation, est personnelle : chaque personne évalue ses valeurs, sa grandeur. Ce n’est pas le Sophrologue qui évalue : le Sophrologue ne juge pas les valeurs du sophronisant, il est juste un aide à les faire découvrir et un accompagnant à les faire s’acquérir et se développer. Et pour citer le créateur de la Sophrologie : « Permettre au sophronisant de prendre conscience de sa grandeur, c’est accroître sa raison de vivre »  (A. CAYCEDO, 29 Juin 1989, Les Escaldes, Andorre).
  
Dans la confiance en en soi, la question est : "suis-je CAPABLE ?" 
Dans l’estime de soi, la question est : "suis-je VALABLE ?" .  
Si la réponse est : "oui, je le vaux bien", il y a haute estime de soi. Dans ce cas, l’estime de soi est un jugement positif (qui n’a donc rien à voir avec l’arrogance, la vanité, l’orgueil, le narcissisme, l’égoïsme, l’égocentrisme ou l’individualisme mais qui fait partie intégrante de la valeur existentielle première d’individualité, au sens caycédien). Un jugement positif sans nier ses limites, ses points faibles, ses erreurs, voir ses échecs qui sont reconnus comme tels mais n’entamant en rien le respect et la dignité portés à sa propre personne et à sa valeur.  
En revanche, la mésestime de soi entraîne le retrait, la solitude, la souffrance, les échecs, la violence (contre soi et/ou contre les autres) et l’entrée dans toutes sortes de pathologies. 
Il s’agit donc de  « s’estimer soi-même d’une juste estimation entre la surestime et la mésestime » (V. JANKELEVITCH in Les vertus et l’amour, 1993).

 Mésestime de Soi                   Estime de Soi                   Surestime de soi   
                                                                     ↓                                                               
     Complexe d’infériorité                       FORCE DU MOI                      Complexe de supériorité

Ne pas confondre estime de soi avec image de soi .
L’image de soi est la REPRESENTATION subjective de soi, la "vision" de soi. Pour Paul Ferdinand SCHILDER, neuro-psychiatre autrichien (de Vienne), c’est « la façon dont notre corps apparaît à nousmême ». 
Plus précisément, nous dirions que l’image de soi est la « représentation que l’on se fait de son statut corporel, de son statut psychologique et de son statut socio-relationnel (c’est-à-dire de l’image qui nous est renvoyée par les autres). Elle est, en quelque sorte, notre carte d’identité psychologique et sociale avec notre "photographie" mentale qui atteste de notre nationalité existentielle » (Pierre GUIRCHOUN, 1989). Une carte d’identité subjective – purement personnelle – puisque, nous l’avions précisé, l’image de soi est une représentation interprétée : si l’image que nous avons de nous est celle d’un être inférieur, les autres nous traiteront comme une personne inférieure, de peu d’importance ; si l’image que nous avons de nous est celle d’un être authentique, les autres nous percevrons comme une personne vraie, digne de confiance et d’admiration. 
L’image de soi détermine notre comportement et nos attitudes vis-à-vis des autres : pourquoi nous regardons-nous dans le miroir chez nous avant de nous rendre à un rendez-vous important ou à une soirée mondaine, ou à notre travail ? C’est d’ailleurs pour cela que le miroir s’appelle aussi psyché ! 
Nos actes, nos conduites, notre comportement, nos attitudes sont fonction de l’image que nous avons de nous-mêmes. Et l’image de soi n’est pas toujours identique à elle-même ; elle est modifiée selon son état moral, affectif, thymique … et selon les situations et événements vécus. 
L’image de soi peut être acceptée ou non (et donc à la base de névrose, de complexe d’infériorité …). Elle peut être défaillante ou distordue (et donc à la base de psychose, de dysmorphophobie …). Dans les pathologies de l’image de soi, se trouvent aussi la mégalomanie. C’est à partir d’une image de soi vécue comme insatisfaisante, non acceptable, que tel patient en arrive à développer tel ou tel autre trouble (anorexie mentale, par exemple), voire même en arriver à une véritable addiction, une dépendance à un corps fantasmé (body-building, par exemple). Pour certains, c’est le culte de l’apparence qui constitue l’âme de leur projet existentiel. 
L’on parlera de "conscience voilée" (au sens donné par CAYCEDO) lorsque l’écart (la distance) entre l’image que nous avons de nous (c’est-à-dire tels que nous nous représentons) et l’image idéale que nous aimerions avoir (c’est-à-dire celle que nous souhaiterions) ou celle que nous pensons devoir avoir pour avoir de la valeur, est grand : 


IMAGE DE SOI REPRESENTEE      
←|                   |         IMAGE DE SOI IDÉALISÉE 
            corps perçu                                      é c a r t                           corps fantasmé


En réalité, au départ, en conscience ordinaire, nous ne sommes pas ce que nous croyons être (en conscience pathologique, c’est même une image dévalorisée que certains peuvent avoir d’eux-mêmes). Et le travail sophrologique axiologique caycédien, de par son mouvement herméneutique, nous permet – d’entraînement vivantiel en entraînement vivantiel – de conscientiser ce qu’il nous reste à découvrir de nous-mêmes, de conquérir et transformer notre être pour aboutir à cette primordiale et merveilleuse qualité : l’AUTHENTICITE. 

Apparence personnelle et image sociale :
Ce que je cache aux autres
Ce que je montre les autres
Ce que les autres me renvoient de moi même
Ce qui est caché a moi même



Une image de soi positive participe au renforcement du sentiment d’exister, sachant que « le sentiment d’exister est toujours bâti sur les fondations du regard que nous portons sur nous et de l’interprétation que nous avons du regard que les autres portent sur nous » (P. UIRCHOUN, Cours de Première Année). 



Rappelons aussi que l’image de soi s’intègre dans la construction du schéma corporel . Mais si l’image de soi est changeante selon son état intérieur et selon les conditions environnementales, s’adaptant conjoncturellement sans cesse, le schéma corporel, quant à lui, est relativement stable, constant, quasi permanent chez une même personne (même s’il y a tels ou tels réajustements) et concerne plus précisément le corps (mais pas seulement, ajouterions-nous quand même) dans ses relations avec l’espace, avec le temps, avec le monde intérieur et avec le monde extérieur. Image de soi et schéma corporel, tous les deux en synergie, s’élaborent progressivement d’âge en âge. 

Rappelons que c’est à SCHILDER que nous devons cette appellation de schéma corporel créée en 1923 et dont CAYCEDO en donne une excellente et juste définition : « le schéma corporel est à la fois la représentation que l’on se fait de son corps et le sentiment que l’on a à l’égard de son corps » (A. CAYCEDO, Cours Supérieur de Sophrologie, Domus Medica de Barcelone, 1979). 
Pour Caycedo, la construction du schéma corporel passe donc à la fois par l’image de soi (= représentation) et par l’amour de soi (= sentiment). C’est la raison pour laquelle, le fondateur de la Sophrologie érige comme principe fondamental celui du "schéma corporel comme réalité vécu" dans la pratique de sa méthode. 

Ne pas confondre confiance en soi et conscience de soi. 


La conscience de soi constitue l’ensemble des réalités intrapersonnelles et interpersonnelles dont nous avons la connaissance claire, aussi bien la connaissance cognitive qu’affective, émotionnelle, corporelle, sensorielle, comportementale et sociale. C’est la conscience globale de ce que l’on est. Elle regroupe ainsi les dimensions étudiées ci-dessus, à savoir : l’image de soi, l’estime de soi et la confiance en soi. 

En résumé : 

CONFIANCE EN SOI 
 conscience affective de sa valeur globale                                          ←  SENTIMENT

ESTIME DE SOI
 conscience cognitive de sa valeur globale                                         ← JUGEMENT 

IMAGE DE SOI IMAGE DE SOI
conscience contemplative de sa valeur globale                                  ←  REPRÉSENTATION 

CONSCIENCE DE SOI
   
conscience de sa totalité corps – esprit - valeur                                   ←  TOTALISATION



Source : Symposium international de Sophrologie Caycedienne 12/2010 Barcelone